Intrigue dans les Années noires (05) : le trône des dieux

Publié le par Les Nouveaux Argyropes

Ici, une nouvelle quête des géants, mais sur le mont Elbrouz, dans le Caucase...

Le 26 juin 1942, l’offensive sur la Crimée baptisée « Plan bleu » permet aux troupes nazies de s’emparer de Sébastopol et d’ouvrir la route vers le sud russe. Les troupes du « Plan Bleu » se séparent le 23 juillet, lors du « Plan Braunschweig » : le corps d’armée B établit une ligne de défense le long du Don, alors que le corps d’armée A doit s’enfoncer dans le Caucase pour s’emparer des positions dominantes et des puits de pétrole de la région.

Ce même 23 juillet 1942, le général Wilhelm List, commandant le corps d’armée A, dispose de la 1ère Panzerdivision, de la 4ème Panzerdivision, de la 17ème Armée et de la 5ème SS-Panzerdivision « Wiking ». Il reçoit alors un message de Hitler, lui ordonnant de mettre en œuvre l’opération « Edelweiss » : il s’agit de prendre l’Elbrouz, avec autant d’hommes que nécessaire.

C’est le capitaine Heinz Groth, dit « Wendehals » (« torcol », en raison de sa nuque très mobile) qui prend la tête d’une troupe de 150 hommes pour l’ascension du plus haut sommet d’Europe (5642m). Ces troupes sont composées essentiellement de Sonderkommando (commandos spéciaux) répartis en deux divisions : Edelweiss, commandé par Hubert Lang, et Enzian (« Gentiane ») commandé par le tyrolien Karl Eglseer.

Le 14 août 1942, les Gebirgsjäger (chasseurs alpins) de la 1ère et de la 4ème division de montagne atteignent le col de Khotioutau (3546m), au pied du glacier. C’est là qu’ils surprennent les dernières résistances caucasiennes, au lieu-dit « le refuge des onze », mais celles-ci ne durent pas longtemps. Le 21 août 1942, les chasseurs alpins atteignent le sommet de l’Elbrouz et y plantent le Reichskriegsflagge.

Mais, une fois au sommet, les conditions météorologiques sont telles que le photographe de l’expédition, Eugen Hof, ne parvient à prendre que quelques clichés, qui feront néanmoins sensation. Goebbels magnifie l’exploit, mais Hitler, subissant les rapports de lourdes pertes de la part des autres opérations dans le Caucase, s’énerve contre les divisions de chasseurs qui « ne pensent qu’à accomplir des exploits alpins, et que le reste n’intéresse pas ».

Néanmoins, pour les disciples de Hörbiger comme Himmler, l’opération sur l’Elbrouz est un succès : ce temple naturel du zoroastrisme, ce sanctuaire légendaire de Prométhée, est selon la théorie de la Wel’ un autre lieu où jadis auraient pu survivre les Aryens suite à la Chute.

Néanmoins, les recherches n’auront jamais lieu. Les conditions météorologiques détestables forcent les chasseurs alpins à redescendre rapidement, et les efforts russes mettent en danger les troupes allemandes. Pourtant, le sommet de l’Elbrouz ne sera repris qu’en 1943 par les Soviétiques.

 

Prière sur l’Elbrouz

L’intérêt de l’assaut SS sur l’Elbrouz apparaît comme limité. En effet, qu’il s’agisse de l’absence d’agents de l’Ahnenerbe ou des difficultés de stabilisation des troupes, l’opération Edelweiss est un échec pour Himmler et les mystiques de Hörbiger. Néanmoins, même si rien n’a été découvert lors de l’occupation nazie de l’Elbrouz, surtout en raison du manque de temps et de moyens, il y a peut-être quelques éléments à trouver au sommet de cette montagne que les zoroastriens nommaient le « Trône des Dieux ».

Publié dans l'Histoire Invisible

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