Intrigue dans les Années noires (03) : les géants du Tibet

Publié le par Les Nouveaux Argyropes

Ici, je vous présente une série de quêtes de l'existence des géants prônés par Hörbiger.


Ernst Schäfer (1910-1992) naît à Cologne en 1910 d’une famille de riches industriels de Hambourg, mais passe son enfance à Waltershausen, en Thuringe. De 1928 à 1930, il étudie la zoologie, la botanique, la géologie, la minéralogie, la chimie, la physique et l’ethnologie à Hanovre et à Göttingen, avant d’être sollicité pour suivre une expédition à destination du Tibet sponsorisée par l’Academy of Natural Sciences de Philadelphie. En 1931, il part cette fois en Sibérie et en Chine avec l’expédition américaine Brooke Dolan. De retour en Allemagne, il continue ses études et entre au parti national-socialiste à la fin de ses études en 1933. Il repart en juin 1934 en Chine, à Hangzhou, où il rencontre un Lama Panchen exilé, Thubten Chökyi Nyima.

Intégré à la SS à son retour, il est fait SS-Untersturmführer par Heinrich Himmler, qui le passe dans son état-major personnel, mais Schäfer n’adhère au parti que pour trouver des sources de financements pour ses expéditions.

Le 20 avril 1938, il est le chef de file de l’expédition Unternehmen Tibet, une mission à fins politiques, scientifiques et occultes.

Pour l’Ahnenerbe, le voyage constitue un premier pas vers l’union des peuples aryens, c’est-à-dire des peuples descendants des géants. Ainsi, sur ordre de Himmler, Schäfer doit imiter le célèbre Lawrence d’Arabie en soulevant les Afghans et les Tibétains contre les Anglais, maîtres de l’Inde. Avec le soutien de l’URSS, alors alliée de l’Axe, Schäfer doit préparer un soulèvement tibétain ouvrant la voie à une invasion germano-soviétique du sous-continent indien. Bruno Beger, un anthropologue converti de l’Ahnenerbe, le suit pour lui prêter main-forte, ainsi que le géophysicien Karl Wienert, le logisticien Edmund Geer et le photographe Ernst Krause.

Mais il n’obtient aucun accord du Dalaï-Lama, pourtant très intéressé par les théories de Hitler, et ses recherches sont assez décevantes. Néanmoins, il étudie la faune, la flore et les groupes humains des hauts plateaux. Il mesure plus de 300 Tibétains et d’autres ethnies pour comparaison, recueille toutes les rumeurs concernant les hommes-des-neiges (soupçonnés d’être un chaînon manquant entre les géants et les hommes) et fait l’acquisition du Kangschur tibétain, un ouvrage sacré en 108 volumes. Enfin, répondant aux demandes de Alfred Rosenberg, chef de l’idéologie nazie, il étudie les liens entre les cultes de Wotan et le bouddhisme.

En août 1939, s’estimant satisfait de l’expédition, Schäfer ordonne le départ du groupe. Il ramène avec lui une cinquantaine d’ours vivants, de nombreux trophées de chasse et de quoi écrire Berge, Buddhas und Bären (Des montagnes, des Bouddhas et des ours) et Dach der Erde (le Toit du Monde). A son retour en Allemagne, l’équipe est accueillie en héros à l’aéroport de Munich, Himmler remettant en personne à Ernst Schäfer la bague et le poignard d’honneur des SS.

En janvier 1940, Ernst Schäfer est nommé à la tête du Tibet-Institut, avec Bruno Beger pour subordonné. Cette promotion le pousse à organiser l’expédition Kaukasus, en parallèle à l’opération de l’armée baptisée Edelweiss, en août 1942. Nous en parlerons plus tard. A ce moment, les deux explorateurs aimeraient retourner au Tibet, mais Hitler a déjà lancé l’armée allemande contre l’URSS, ce qui rend le projet caduc.

Devenue Reichsinstitut, la section « Tibet » de l’Ahnenerbe devient le Sven-Hedin Institut für Innerasien und Expeditionen le 16 janvier 1943 à l’Université Ludwig Maximilian de Munich, après que l’alpiniste scandinave ait été nommé docteur honoris causa par Walther Wüst, recteur de la faculté des sciences naturelles.

Par la suite, Schäfer est envoyé à Dachau pour étudier avec quelques médecins la résistance des hommes au froid, alors que Beger était envoyé pour des raisons similaires à Auschwitz.

En 1945, en tant que scientifiques, Ernst Schäfer comme Bruno Beger ne furent pas inquiétés, le colonel Wolfram Sievers, administrateur général de l’Ahnenerbe étant chargé de tous les crimes et condamné à mort.

Faisant profil bas pendant une dizaine d’années, Ernst Schäfer fut nommé conservateur dans la section Histoire Naturelle du Musée de Basse-Saxe, à Hanovre. Il  y officia jusqu’à sa mort, en 1992 et correspondit avec attention avec l’alpiniste tyrolien Reinhold Messner étudiant le Yéti durant ses dernières années.

 

Le résultat occulte de l’expédition Schäfer

L’expédition Unternehmen Tibet fut un échec, de façon assez large, mais sans répercussion sur la guerre. Il est clair que Ernst Schäfer n’avait aucun désir de suivre les volontés occultes de Himmler et se contenta du strict minimum sur cette face du travail. De même, à l’exemple de Rudolph Hess, il tenta plutôt de s’accorder avec les Anglais, notamment en entrant en contact avec l’ambassadeur anglais au Tibet, Hugh Richardson. Néanmoins, comme Hess, les projets d’entente tombèrent à l’eau.

Bien qu’accepté au sein des SS, Schäfer ne fut jamais initié en quoi que ce soit, pas plus que Beger ou le moindre membre de l’équipe. Beger devait juste surveiller Schäfer en raison de ses contacts passés avec des étrangers. En réalité, certains membres de l’Ahnenerbe suspectaient Schäfer d’être un agent de Thubten Chökyi Nyima, qui s’était opposé à l’avis favorable du 13ème Dalaï-Lama à l’égard de Hitler. Mais la réaction de Himmler au retour de l’expédition montre que Schäfer n’avait rien d’un espion dissident.

Les rares observations de Schäfer sur les façades les plus occultes de son expédition furent minces. En effet, les passerelles entre le wotanisme et le bouddhisme existent et sont sûrement le fruit d’un savoir commun, mais dont les Tibétains eux-mêmes ont perdu l’essentiel du savoir. Une partie de celui-ci fut néanmoins ramené en Allemagne avec le livre sacré du Kangschur, qui contient quelques-unes des Stances de Dzyan, si chères aux occultistes théosophistes.

Enfin, les observations de Schäfer sur le Yéti furent sans conséquence. A priori, Schäfer était parti d’Allemagne persuadé que le Yéti n’existait pas et qu’il s’agissait tout bonnement d’un ours, mais Himmler attendait du résultat. Aussi, dans son livre Dach der Erde (le Toit du Monde), Ernst Schäfer relate qu’un Tibétain lui avait proposé de l’emmener auprès de l’antre du Yéti, qu’il disait avoir vu : une horrible créature couverte de longs cheveux blancs, descendant dans les vallées la nuit pour se nourrir du bétail. Lorsque, dans la pénombre, Schäfer distingua quelque chose de beige, plutôt indistinct et puant, il ameuta la bête avec des cailloux, et tira. Mais ce n’était qu’un ours de plus.

Les observations de Schäfer montrèrent que les ours du Tibet étaient de la même espèce que ceux d’occident, qu’il s’agisse de Ursus isabellinus, Ursus pruinosus ou Ursus lagomyarius. Mais, comme le disait Schäfer lors du Procès de Nuremberg le 2 avril 1947 : « Himmler avait des idées bien particulières. Il voulait que la race nordique soit venue droit du Ciel. Tout le monde croyait à la Glazialkosmogonie, même si cela n’avait rien de bien scientifique ».  Aussi confirma-t-il autant qu’il put Himmler dans ses lubies, mais sans conviction.

 

Jouer Ernst Schäfer

Ernst Schäfer est un aventurier dans l’âme. Heureux dans la solitude ou en petit groupe d’exploration, il s’énerve vite dans les paperasses et préfère le contact humain. Plutôt critique à l’égard des « chef nazis qui…avaient tous un penchant pour l’occultisme », il ne fréquente ce gratin que pour obtenir des fonds pour ses expéditions. Passionné par tous les phénomènes naturels, il peut se montrer d’une patience d’or et n’adhère à aucune théorie raciale. C’est un rationaliste opportuniste, qui vivra avec difficulté son passage dans l’équipe d’internement de Dachau.

 

*Quelques années au Tibet*

L’expédition de Schäfer ne resta pas pour autant une lettre morte pour l’Ahnenerbe. Après le retour de Schäfer, Himmler envoya quelques membres de la SS en repérage au Tibet. Ce fut le cas de Heinrich Harrer et de quelques autres membres de l’Ordre Noir qui n’eurent pas autant de succès que lui.  Ils rapportèrent des informations qui firent  sensation en 1957 lorsqu’un rosicrucien publia un ouvrage, Le Troisième Œil sous le nom de Mardi Lobsang Rampa. Son témoignage attira plus d’une question, et le Tibet ne démentit aucune des allégations.

« Je vis trois cercueils en pierre noire décorés de gravures et d’inscriptions curieuses. Ils n’étaient pas fermés. En jetant un coup d’œil à l’intérieur, j’eus le souffle coupé.

_ Regarde, mon fils, me dit le doyen des Abbés. Ils vivaient comme des dieux dans notre pays à l’époque où il n’y avait pas encore de montagnes. Ils arpentaient notre sol quand les mers baignaient nos rivages et quand d’autres étoiles brillaient dans nos cieux. Regarde bien, car seuls les initiés les ont vus.

J’obéis, j’étais à la fois fasciné et terrifié. Trois corps nus, recouverts d’or, étaient allongés sous mes yeux. Chacun de leurs traits étaient fidèlement reproduit par l’or. Mais ils étaient immenses ! La femme mesurait plus de trois mètres et le plus grand des hommes pas moins de cinq. Ils avaient de grandes têtes, légèrement coniques au sommet, une mâchoire étroite, une bouche petite et des lèvres minces. Le nez était long et fin, les yeux droits et profondément enfoncés… J’examinai le couvercle d’un des cercueils. Une carte des cieux, avec des étoiles très étranges, y était gravée. »

Plus tard, il écrivait, comme pour confirmer les théories de Hörbiger :

« Autrefois, des milliers et des milliers d’années auparavant, les jours étaient plus courts et plus chauds. Des civilisations grandioses s’édifièrent et les hommes étaient plus savants qu’à notre époque. De l’espace extérieur surgit une planète, qui frappa obliquement la Terre. Des vents agitèrent les mers, qui, sous des poussées gravitationnelles diverses, se déversèrent sur la Terre. L’eau recouvrit le monde, qui fut secoué de tremblement et le Tibet cessa d’être un pays chaud, une station maritime. »

 

Les cercueils d’or

Le témoignage de Lobsang Rampa est particulièrement dangereux pour le monde occulte. Il recoupe tout d’abord les théories de Hörbiger, mais il montre également les méthodes qu’utilisèrent les premiers Orchka pour lutter contre les Kaïm déchus. En effet, ce ne fut pas de l’or, mais bien de l’orichalque qui fut utilisé pour recouvrir les corps, et les cercueils furent taillés dans l’obsidienne, pour s’assurer qu’aucun Selenim ne viendrait relever ces morts.

Publié dans l'Histoire Invisible

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